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Vive la diversité ! Découvrez l'Écriture inclusive.

Dernière mise à jour : 29 nov. 2020


C’est un style d’écriture qui vise, notamment, à assurer une égalité de représentation entre les femmes et les hommes, et qui est défendu depuis 2015 par le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE). Cette écriture commence à se développer dans les médias et, en mars 2017, les éditions Hatier ont publié un manuel scolaire pour les classes de CE2 en employant cette nouvelle forme d’écriture.

Pourquoi créer une nouvelle forme d’écriture ?

Jusqu’au XVIIe siècle, les règles les plus suivies en français en matière d’accord sont celles de la majorité (ex : « trois femmes et un homme sont arrivées », « trois hommes et une femme sont arrivés ») et de la proximité (ex : « des hommes et des femmes sont arrivées », « des femmes et des hommes sont arrivés »), qu’utilisaient notamment les écrivains Ronsard ou Racine :


« Surtout j’ai cru devoir aux larmes aux prières

Consacrer ces trois jours et ces trois nuits entières »

Jean RACINE, 1691, Athalie, acte I, scène 2


Alors que cette règle de la proximité existe également dans d’autres langues romanes, comme en portugais ou en espagnol, il est décidé au XVIIe siècle qu’une forme dite « neutre » sera employée en français. Mais, contrairement à l’allemand ou à l’anglais par exemple, il n’existe pas de genre neutre en français.

Sous l’impulsion d’écrivains et de grammairiens comme Vaugelas, Dupleix, ou Beauzée qui explique que « le genre masculin est réputé plus noble que le féminin, à cause de la supériorité du mâle sur la femelle [sic] », l’Académie française décide que c’est le masculin qui aura désormais un usage générique. Elle décrète alors que « le masculin l’emporte sur le féminin. »

Cette règle a, à cette époque, du mal à s’imposer – de nombreux•ses auteur•e•s se refusant à la suivre pendant longtemps – mais elle fait aujourd’hui tellement autorité qu’on en oublie non seulement qu’elle est récente mais surtout qu’elle n’a en réalité aucune explication linguistique.


La réflexion actuelle sur de nouvelles formes d’écriture provient d’une remise en cause de la règle du masculin générique, qui ne relève pas d’un fonctionnement langagier spontané ou naturel, mais est le résultat d’une construction historique, politique et sociale. Le langage et la langue étant des constructions sociales, non seulement ils reflètent la société et les rapports de force (ainsi, dire systématiquement « un chirurgien » et « une infirmière » révèle par exemple quels rôles sont attribués aux hommes et aux femmes dans la société), mais également ils influent sur la manière dont on se représente la société (parler couramment des « chirurgiennes » et des « infirmiers » véhicule l’idée qu’il est normal que des femmes soient chirurgiennes et que des hommes soient infirmiers.)


Pour représenter de manière égalitaire les deux genres quand on évoque une profession ou une catégorie de personnes, la France a choisit de marquer les deux genres.


L’écriture inclusive n’étant pas codifiée, il n’existe pas de règles à proprement parler. On observe certains usages ; certaines formes sont recommandées car elles présentent des avantages alors que d’autres sont déconseillées car elles présentent des inconvénients (notamment de compréhension et de fluidité de lecture).

Il existe plusieurs guides, auxquels il est possible de se référer pour juger des formes qui paraissent les plus pertinentes, dont :

* le guide pratique Pour une communication publique sans stéréotype de sexe réalisé par le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes ;

* le manuel d’écriture inclusive réalisé par Mots-Clés, notamment recommandé par le secrétariat d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations et par l’université Toulouse III Paul Sabatier.


Pour une approche plus approfondie poursuivre sur le site :


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